#VOLUTES, saison II, épisode 2
Le mardi 4 janvier dès 18H sur le flux Pagaille de Radio Parleur
Pas de militaires dans nos imaginaires : la SF contre les lobbies – Volutes
Volutes, c’est l’émission des imaginaires politiques, en partenariat avec Radio Parleur. Chaque mois, plongez dans les pensées d’auteur·ices qui combinent créativité, puissance des mots et engagement politique. Deuxième épisode de cette nouvelle saison, où l’on explore les appétits militaro-industriels pour le fandom de la SF.
Comment contrer le « soft power »…
…ces pouvoirs industriels, étatiques, militaires, qui ont besoin d’une belle vitrine pour leurs activités ? Aujourd’hui, leurs stratégies d’influences concernent de plus en plus le fandom de la SF. L’armée et l’industrie du nucléaire en particulier ne s’y sont pas trompés, pour avoir l’air cool, c’est là qu’il faut s’afficher. Au festival des Utopiales, en 2019, le Ministère des Armées est venu lancer sa démarche de recrutement d’auteur·ices de SF avec comme projet d’imaginer les guerres futures, cependant que l’Andra, l’Agence nationale de gestion des déchets nucléaires, organisait des ateliers d’écriture.
Guerres spatiales et gros vaisseaux
Les gros vaisseaux spatiaux, les robots et l’innovation technologique leur sert de point d’appui pour faire réfléchir des auteur·ices, des artistes, à ce que le futur va donner. Pas n’importe quel futur. Leur futur, celui des guerres spatiales, dans lequel ce sont ces industries qui posent les questions, la science-fiction étant sommée d’y répondre. La SF, cheval de Troie de lobbys prêt à tout pour redorer leur image ? Zone d’influence, territoire à occuper, ressource de pouvoir comme une autre au service d’intérêts institutionnels, économiques, ou très privés ? Dans le fandom, tout le monde ne l’entend pas de cette oreille.
« Pourquoi est-ce que c’est si facile de mettre ces imaginaires-là à son service ? Parce qu’on est pauvres, le rapport de force est donc en notre défaveur, » explique Léo Henry. L’armée et l’industrie du nucléaire qui s’invitent dans les festivals de SF sont des partenaires au portefeuille bien rempli, qui paient les sandwiches, et apportent un soutient financier non négligeable.
Et si la mobilisation des publics, des lecteurices, du fandom était le moyen de préserver des espaces d’expression, de création et d’être ensemble pleinement démocratiques, au service du collectif ? Quels sont les armes du fandom pour résister à ces pouvoirs d’influence, qui utilisent la hype de cette littérature ?
Avec
Lorraine est militante féministe, impliquée dans la lutte contre l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure, dans la Meuse. Elle travaille la question des imaginaires de la SF par le prisme des luttes.
Anne Canoville est libraire et responsable littéraire des Intergalactiques depuis 2018. Elle est aussi co-fondatrice et rédactrice au sein du fanzine pop-culture & militant lyonnais BosKop né en mai 2017.
Léo Henry est auteur de science-fiction, son dernier livre, Thecel, est paru en 2020 aux éditions Folio
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