Michael Roch propose d’explorer le thème de l’afrofuturisme, qui imprègne son nouveau roman Tè mawon. À travers cet échange, l’auteur développe les concepts antillais qui peuplent ce récit, comme le « Tout-Monde » et la « mondialité ». Un roman chorale riche, haletant, vif…
Usbek et Rica — Votre ouvrage s’inscrit dans le mouvement dit de l’afrofuturisme, qui peine encore à émerger en France… Quels sont ses fondements conceptuels ?
Michael Roch — L’afrofuturisme, c’est raconter des histoires de dingue avec des personnages noirs. C’est imaginer un futur dans lequel l’homme noir et la femme noire sont émancipés et ne subissent plus d’oppression ou de discrimination systémiques. Ce mouvement s’est en quelque sorte formé à partir d’une prophétie auto-réalisatrice : en observant la science-fiction dans les années 1960, on s’est rendu compte que ce qu’elle décrivait est devenu réalité quarante ans plus tard. Inventer aujourd’hui un monde bénéfique pour cette société afro-descendante et l’intégrer dans la culture populaire pourrait permettre, d’ici quarante ans, l’émergence de ce futur désirable. Il constituerait d’ailleurs l’une des voies alternatives à toutes les dystopies pessimistes et à tout le nihilisme que notre société nous rabâche à longueur de temps.
Une interview à découvrir dans son intégralité sur le site de Usbek & Rica.
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