Sabrina Calvo, Ketty Steward et Alain Damasio boycottent le festival Futur.e.s (ex Futur en Seine) car les auteur.e.s intervenant.e.s ne seront pas rémunéré.e.s.
Sabrina Calvo a écrit un texte qui devrait être lu en remplacement de sa présence sur scène :
« Je regrette de ne pouvoir être parmi vous aujourd’hui, mais j’ai
volontairement annulé ma présence quand j’ai appris qu’aucune ni aucun
intervenantes et intervenants n’étaient rémunéré.e.s pour leur parole
sur ce festival. Notre parole est pourtant au cœur de ce qui se passe
ici et c’est cette parole dont on estime, sous couvert d’équilibre
budgétaire et d’exigence éditoriale, pouvoir faire l’économie. Pourquoi
ne pas faire l’économie de l’énorme com, des plantes en pots, des
bouteille d’eau en plastique, de la déco ? L’immense majorité des
festivals en France aujourd’hui, souvent lourdement sponsorisés et
chapeautés par des organismes qu’on ne pourrait décemment qualifier de
« petits indépendants passionnés », opère selon le même principe, acquis :
les intervenantes et intervenants ne travaillent pas vraiment. Leur
temps n’est pas rémunérable. Ils font ça pour la gloire, le plaisir ou
la vitrine. Pire : par abnégation. Non. Nous sommes un métier, nous
devons vivre, comme tout le monde. Avec plusieurs collectifs, nous
travaillons activement pour qu’enfin, nous ne soyons plus le poste
gratuit, celui qui passe après le reste et qui, pourtant, est au cœur
de tout. Les auteur.e.s se battent et obtiennent des résultats, face à
l’aveuglement structurel et à la mauvaise foi. Face aux modifications
iniques de notre régime social. Face à la mise en mesure systématique du
monde. C’est un combat de tous les jours. Merci pour votre soutien. »
L’auteure avait déjà soutenu le mouvement des Auteurs en Colère après sa victoire au GPI en offrant sa nouvelle parue dans le recueil Au bal des actifs – Demain le travail.
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