Les Utopiales auront eu leur lot de surprises et de rencontres cette année. Parmi elles, peut-être la plus forte : l’émission Book Club de France Culture qui a été enregistrée au milieu du salon et qui a accueilli Michael Roch pour la parution de son nouveau recueil Lanvil Emmêlée.
Marie Richeux et Michael Roch aux Utopiales à Nantes © Radio France – Cyril Marchan (via le site radiofrance.fr)
Écrivain et scénariste de science-fiction né en 1987 à Lyon, Michael Roch vit actuellement en Martinique. Il a été remarqué pour son roman Moi, Peter Pan, aux éditions Mu (2017), sélectionné au Grand Prix de l’Imaginaire.
Membre de la Fabrique décoloniale, réunissant des sociologues, politologues et artistes autour des problématiques de la décolonialité, il mène depuis 2015, année de son retour aux Antilles d’où il est originaire, plusieurs ateliers d’écriture en milieu carcéral et universitaire autour du thème de l’afrofuturisme – mouvement littéraire développant des contre-dystopies afrocentrées.
Il est aussi le créateur et réalisateur de la chaîne de vulgarisation littéraire La Brigade du Livre sur Youtube, rassemblant une communauté de plus de 35 000 abonnés et anime Latilié, un atelier d’écriture créative, sur Twitch.
Alors que l’Europe est le jouet des extrêmes droites, que les Canétasunis
sont victimes de pandémies et que l’Asie du Sud est affaiblie par les sécheresses, Lanvil a su devenir un modèle international. La mégalopole caribéenne ne cesse de s’élever vers le ciel, démocratie triomphante, vitrine des diversités culturelles, accueillant les migrants de toutes les zones. Neuf nouvelles font surgir de nouvelles dimensions à Lanvil, dont certaines mettent en scène des personnages de Tè mawon, notamment :
– Man Pitak, et la récupération des données de défunts-clandestins, à
l’insu des corpolitiques ;
– Clod, traducteur, tourmenté par la couleur de sa peau, mais qui doit
replonger anba, pour y rencontrer son destin ;
– Le crime d’Ernesto Kossoré qui l’a conduit à devenir cet être en totale
maîtrise autant de son image que de son avenir ;
– Les tribulations de Pat et Joe, les personnages principaux de Tè mawon,
toujours aussi losers et sympathiques.
Texte choral irrigué par le kréyòl, macrolangue hybridée et imprévisible,
Lanvil emmêlée poursuit son entreprise de décolonisation de la langue
française, emmenée par un Édouard Glissant aux pulsions cyberpunks.
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