Extrait : La cité nymphale de Stéphane Beauverger

19 déc. 2024

Toujours plus loin en x, en y et en z Le monde développait sa verticalité syncopée. Gauche, droite, gauche, droite, au rythme de la musique qui baignait les sens émoussés du tueur. Ses ordres étant clairs, le reste ne signifiait rien. Toujours plus loin en x, en y et en z. Au confluent de ses pensées éparpillées, il y avait vers l’ouest la note bleue d’un puits, lancinante, un accord en la majeur qui cherchait une sortie. Les puits le guidaient et le nourrissaient. Les puits étaient la source de tous les bienfaits, la mère de toutes les douleurs. Le tueur était l’électron libre marchant de noyau en noyau. Gauche, droite, gauche, droite. Un carillon vermillon zébra la partition complexe dans sa tête. Il allait devoir courir. N’était-ce pas ce qu’il faisait déjà ? Le motif se répéta dans les pourpres et les aigus. Il accéléra pour respecter la cadence. La campagne était belle et vide dans le silence du monde. La cité nymphaleStéphane Beauverger