[Lyon] – Les Intergalactiques – « Du savant fou à l’entrepreneur mégalo : figures de l’hybris » – Table ronde avec Léo Henry, Anouck Faure et QUENTIN « ALT 236 » BOËTON

27 Mar 2023

SAMEDI 15 AVRIL 2023 | 15h30

À l’idée du progrès correspond une figure chargée de la personnifier, celle du scientifique. Et il suffit d’évoquer les savants de la Nouvelle Atlantide de Francis Bacon (1623) pour se convaincre de l’ancienneté de cette figure. 

Toutefois, à l’image positive s’est superposée très rapidement celle du savant fou, chez Jonathan Swift (Gulliver), Mary Shelley (Frankenstein) et plus tard H.G. Wells (L’île du docteur Moreau), avant qu’elle ne s’impose comme une figure incontournable de la science-fiction.

Cette popularité ne s’explique pas seulement d’un point de vue dramaturgique, elle illustre aussi une volonté de mise en garde, en pointant du doigt l’ambivalence et la dichotomie de l’action menée par le savant. 

Car ce dernier illustre pleinement la problématique de l’hybris, cette « démesure » que les Grecs anciens opposaient à la « modération », qui confine dans un sentiment de toute-puissance quasi divine. 

Il en découle ainsi une mise en scène oscillant entre une vision positive, vertueuse et éthique du personnage, et une vision négative faisant du savant un être génial mais immoral, car dévoré par son arrogance.

Cette table-ronde ne compte pas seulement s’attarder sur le rôle joué par le savant fou. Elle entend aussi se pencher sur le cas de l’homme d’affaires, autre figure incontournable personnifiant pour sa part l’idée du capitalisme. 

En effet, l’aspiration au progrès n’est pas uniquement portée par l’action du savant, mais aussi par celle de l’entrepreneur, qui a pour charge d’investir dans l’avenir. 

Et de même que le savant, l’homme d’affaires illustre pleinement la problématique de l’hybris, en apparaissant tour à tour sous les traits d’un individu altruiste et soucieux du bien commun, opposé à l’individu vénal, prompte à s’emparer de la science et ses applications pour satisfaire une volonté autant mercantile qu’égoïste. Une problématique d’autant plus d’actualité, en ces temps où les entrepreneurs mégalo se rêvent en maîtres du monde sous les traits rassurants de hérauts du progrès.

MJC MONPLAISIR
Salle de spectacle
25, avenue des frères Lumière. Lyon 8e

INTERVENANTS

LÉO HENRY
Né en 1979, Léo Henry écrit. Il débute avec Les Cahiers du labyrinthe, avant de développer l’univers de Yirminadingrad avec Jacques Mucchielli (Yama Loka TerminusBara Yogoï). L. Kloetzer se joint à eux pour Tadjélé, et Adar, enfin, réunit un large collectif, comprenant notamment luvan, Beauverger, Calvo ou Damasio.

Friand de formes courtes et de textes expérimentaux, il a reçu en 2010 le Grand Prix de l’Imaginaire pour la nouvelle Les trois livres qu’Absalon Nathan n’écrira jamais, (Retour sur l’horizon chez Denoël et à La Volte Le Diable est au piano).

Après avoir scénarisé la trilogie de bande dessinée Sequana (illustrée par Stéphane Perger), il s’attaque à son premier roman, Rouge gueule de bois, qui paraît en 2011.

Suivront d’autres réussites telles que Sur le fleuve (avec J. Mucchielli, Dystopia), Point du jour (avec S. Perger, Scylla) ou Le Casse du continuum et La Panse, tous deux chez Folio SF. 

Hildegarde, roman hors-normes, est le fruit de cinq ans de recherches et de documentations.

ANOUCK FAURE
Née en Nouvelle-Calédonie, Anouck Faure est une artiste plasticienne aux multiples talents : illustratrice de couvertures (Albin Michel, Denoël, La Volte), elle a sorti en octobre un album jeunesse Les éléphants sans pattes chez Alice Jeunesse.

Elle vit à Paris, dans le 14e arrondissement.

La Cité diaphane, son tout premier roman, est une fantasy gothique et torturée, ponctuée de nombreux rebondissements, où la démesure des décors n’a d’égal que l’orgueil et la folie des hommes.

QUENTIN « ALT 236 » BOËTON

Diplômé des Beaux-Arts de Paris et doté d’une énergie créatrice débordante, l’ex-prof d’arts plastiques lance sa chaîne YouTube en 2016 « presque par désespoir ». 

Fasciné par l’étrange, l’esthétique dark et les œuvres de Jérôme Bosch, le trentenaire se met au défi d’explorer dans ses vidéos les images folles, l’art, le cinéma, et surtout les mythologies et symboles.

Le diable se cache dans les détails : le raccourci clavier alt+236, qui donne son nom à la chaîne, permettait originellement d’écrire… le symbole de l’infini.

Chacune des vidéos d’Alt 236 nous plonge dans un monde singulier, un « joyeux bordel » aussi fascinant que surréaliste. Déterminé à ne se poser aucune limite, Quentin s’essaie successivement à la com­position musicale (grunge, rock ou électro planant) dans ses formats « Soundtracks », décrypte avec la rubrique « Mythologies » les mythes présents dans différentes œuvres, et disserte au fil de ses « Stendhal syndrome » sur des concepts artistiques ou scientifiques.

Qu’il s’agisse de mangas, de films, de jeux vidéo ou de peinture, le youtubeur parvient à lier une grande diversité d’univers et de concepts au cœur d’une gigantesque toile. 

Agenda

Grand prix SGDL : 3 auteurs de La Volte séléctionnés

Grand prix SGDL : 3 auteurs de La Volte séléctionnés

La Société des Gens de Lettres (SGDL), qui remet chaque année douze prix littéraires dotés et trois bourses de création, crée un nouveau prix destiné à récompenser une œuvre de littérature relevant du domaine de l’imaginaire. Trois auteurs de La Volte ont été sélectionnés.

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