Pour Reporterre, Alain Damasio donne
une longue et fascinante interview
sur les luttes climatiques. À lire absolument
» Face à un pouvoir en mode préfasciste, qui réprime la moindre expression divergente, qui cherche à écraser sous sa chimie libérale tout ce qui pousse, j’ai la sensation qu’il faudrait suivre, avec humour et profondeur, le conseil de Bruce Lee, dont le mantra ultime de l’art martial était « Be water, my friends, be water… » (« soyez comme l’eau, mes amis, soyez l’eau »).
L’eau est de toutes les matières celle qui autorise le plus de changements d’état, elle devrait inspirer nos pratiques. Par exemple, une forme de devenir-brume ou d’identité-brouillard face à tous les dispositifs de surveillance et de tracking policier des militances. Une diffusion en delta des imaginaires désirables, par des récits amples, fluviaux, ramifiés. Des actions qui soient des averses, des draches, des trombes intempestives et d’autres qui soient des moussons qu’on attend avec joie, à l’image des saisons des Soulèvements. »
Ce n’est même plus qu’on ne nous écoute plus,
c’est qu’on prend un immense plaisir à nous dominer,
à écraser nos mâchoires,
nos gueules qui s’ouvrent et nos voix.
Pour rappel : Les Soulèvements de la Terre sont un mouvement écologiste décentré, présent partout sur le territoire, qui organise des actions ciblées contre les acteurs puissants de l’agro-industrie et de l’artificialisation des sols : contre toute forme d’accaparement affolé des capitalistes sur les biens communs. La manifestation de Sainte-Soline contre les méga-bassines a été durement réprimée, au point d’envoyer des manifestant•es en réanimation durant des semaines, en coma artificiel durant des semaines. Leur dissolution a été prononcée le 21 juin par Gérald Darmanin.
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