Née en 1928, Angélica Gorodischer connaîtra les multiples dictatures qui rongeront son pays tout au long du XXe siècle. En 1996, le prix Dignité de l’Assemblée permanente pour les Droits de l’Homme lui est attribué pour son action en faveur des droits des femmes.
En Argentine, Gorodischer est aussi importante que Borges, Cortazar, Bioy Casares ou Sabato, et pourtant elle n’avait jamais été traduite en France, à l’exception d’une nouvelle dans l’anthologie bilingue de Mathias de Breyne consacrée aux auteurs argentins contemporains. Ses ouvrages sont en revanche lus dans de nombreux pays étrangers – Kalpa Impérial est notamment traduit en anglais par Ursula Le Guin. Son œuvre a reçu plusieurs prix de fantasy bien que les douze autres livres de l’écrivain, hormis Trafalgar, ne s’attachent à aucun genre défini ni à aucune frontière littéraire ; son écriture altière, flamboyante, brasse à elle seule de multiples horizons.
Parce que les œuvres d’Angélica Gorodischer méritent leur notoriété, La Volte a pour projet de les faire connaître au lectorat francophone.
En 1991, elle reçoit à la fois la bourse Fullbright de l’université de Greeley (Colorado), le prix Gilgamesh de Fantasy pour Kalpa Impérial, et le prix Gilgamesh de la nouvelle pour Así es el sur et Retrato de la Emperatriz. Puis, en 2011, le World Fantasy Award lui est décerné pour l’ensemble de son œuvre. À bien des égards, elle est une Doris Lessing argentine, une grande dame de la littérature qui ne s’embarrasse pas des querelles de genres littéraires.