Roman – science-fiction
L’argumentaire du livre

Parution le 18 mars 2021

Illustration de couverture
par Corinne Billon

Broché – 272 pages – 18 €
ISBN : 978-2-37049-106-0
Maquette & dessin des caractères pour l’intérieur : Laure Afchain

Le premier souper

Alexander Dickow

 

De ce livre surgissent trois univers, une réfraction de trois perspectives, la révolte de l’opprimé, le conflit colonial, la guerre religieuse : un monde où faute de pouvoir s’alimenter, le prolétariat, incarné par les mineurs, ne mange que de la pierraille ; un deuxième où les hommes mènent une lutte acharnée contre des âmes venues d’une autre dimension qui moissonnent les chairs des êtres vivants ; puis la chronique de la persécution des allophages, répugnants personnages qui se nourrissaient de végétaux et de viande – autre que la leur.

Dans la tourmente, quelques-uns témoignent que la rencontre demeure possible. Parmi ce théâtre d’ombres, celui d’un savant disparu, Ronce Albène, fait irruption, proposant des versions grinçantes de ces trois mondes en crise, les transformant en paraboles énigmatiques et désaxées. Son livre se dérobe : reste Le Premier Souper, ronde de cauchemars et de carnavals. Les corps mis en scène ressemblent à des éruptions de besoins tous plus ou moins dépravés : dévorer, absorber, engloutir.

Un roman qui admet des physiologies autres, primitives ou inouïes. Un premier roman en éclats, à la langue torrentielle, qui creuse jusqu’à nos tréfonds la question de l’appétit insatiable de l’humain envers les autres, envers le monde.

 

 

« Un roman spectaculaire où la faim de l’homme est questionnée : que serions-nous si l’être n’était que dévoration, digestion et pénétration ? Une lecture sidérante. »

– Biblioteca

« Il y a la science-fiction qui vous emmène gentiment dans une belle promenade et il y a la science-fiction qui, au lieu de vous prendre par la main, vous pousse au milieu du labyrinthe et vous laisser découvrir seule les chemins à prendre. Le Premier Souper est de ce calibre. »

  – Le 1 des libraires

« Un fabuleux roman allégorique, complexe et élaboré, qui observe et malaxe avec ingéniosité et poésie un monde où la chair et l’idée s’entredévorent, parfois pactisent, où l’on est contraint de réfléchir à ces nourritures physiques et spirituelles qui vont déterminer nos façons d’interagir avec l’Autre et nos façons d’habiter le monde. »

  – Usbek & Rica

« Ambitieux, surprenant par les images surréalistes déployées, les modes de narration et l’agencement du roman, Le Premier Souper est un bel exercice littéraire, doublé d’une réflexion politique et sociétale à plusieurs niveaux. »

 – Galaxies

 

La bande-annonce

L’INTERVIEW

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LIRE UN EXTRAIT

 » — Les dirigeables, c’est des voleurs eux aussi, dit l’une des ombres dans la brume. Y vont en traînant derrière des filets ; ça effleure le ciel et les nuages, y sont saisis dedans.

— Raph, stoppe les histoires ! Tu vas donner crainte aux enfants.

Les semonces d’Amara visaient aussi les enfants Karl et Francis (selon les noms que Clach allait apprendre bientôt), nettement plus âgés qu’elle. Sans réaction des concernés.

— Mais si, c’est abominable, ces filets, les nuages ça y frétille dedans, ça bout, on dirait des baleines toutes blanches mourantes, et derrière, là où y sont passés, plus que le bleu métal là-haut, ça blesse. Plus de pluie là-bas du coup, y sont tout desséchés.

— C’est pas grave, ont pas plus de verdure que nous dans les mines, dit Francis, qui touillait les braises sans conviction. Et ils font quoi avec les nuages, après ?

Raph pointa du doigt le brouillard, gravement. Francis ricana.

— La rapine des nuages. Ici ce sont les nuages qu’on dérobe ; dans l’Empire, ce sont eux qui nous dépouillent.

— De quel empire tu parles, toi ? demanda Raph.
— De l’Empire phonide, où le brouillard suce la chair de ses victimes et les dépiaute. Ce sont des contes à dormir debout de mon papa.

— Il buvait, ton papa. Pis du brouillard, c’est pas des nuages, dit un autre, qui chauffait ses mains dans la fumée.

— C’est des nuages qu’ont trop bu, rit Raph. Tout ce qui boit, ça finit par terre. »

La Volte