Demain la santé | Interview de Tristan Bultiauw

6 Fév 2021 | Clameurs)) )

Parcours de vie, vécu en tant que patient et science-fiction : ce sont les thèmes qu’a choisi d’aborder Tristan Bultiauw, jeune auteur nouvellement arrivé aux éditions La Volte, dans son interview pour l’Espace Culturel de La Marquise, à Brassac.

Tristan Bultiauw fait partie des 15 auteurices a avoir écrit pour l’anthologie Sauve qui peut, Demain la santé, parue en septembre 2020 aux éditions La Volte. Sa nouvelle, Aszgôn, est un texte de merveilleux scientifique bouleversant, profondément philosophique, qui interroge le concept de santé ainsi que notre finitude, nous donne des mots pour agir et se sentir agir, corps et âme.

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« Le jour où Aszgôn se sentit mal, elle en fut fort surprise. C’était, en effet, une époque où les êtres humains n’avaient plus coutume du mal ou du chagrin, si bien qu’il leur était ardu de les reconnaître. Il y avait bien encore quelques peines de cœur, quelques malentendus, mais le désordre provoqué par ces désagréments n’était toujours qu’anecdotique. Les vertus du Protocole Expression-Écoute-Médiation, enseigné à chaque individu dès l’enfance, apprenaient à tirer parti des conflits émotionnels sans qu’ils engendrent le moindre comportement pathologique (haussement de voix, anxiété, attitude agressive ou manipulatrice, repli sur soi…). Quant aux fléaux d’origine physiologique, si communs durant l’Ère du Vide – cancers, dépressions et autres allergies – ils avaient été éradiqués avec les progrès de la ConScience et de la Totale Santé.

Non, vraiment, rien n’aurait pu préparer Aszgôn à cette douleur, d’autant plus troublante qu’elle était sourde et vague, persistante, comme flottant dans sa poitrine au voisinage de son muscle cardiaque. Une simple petite fissure gelée qui palpitait sous son sein gauche. Un point froid, d’où irradiaient quelques fins tentacules d’inconfort hésitant à lui déranger les tripes ou les neurones. Aszgôn pensait à l’une de ces pieuvres aux bras souples que sa mère lui avait montrées, enfant, dans les profondeurs des océans de Gaïa. Quand Prastaa, son Artefact, lui avait demandé d’évaluer sa douleur, elle avait longuement joué avec le mot, si exotique, en pensée. Ils s’étaient ensuite mis d’accord sur une évaluation de trois sur dix. Un score rarissime, au-delà des seuils de tolérance normaux des Automates, qui déclenchaient toujours leurs actions antalgiques aux alentours de deux sur dix. »

Aszgôn, Tristan Bultiauw, in Sauve qui peut, Demain la santé.

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